L’école du 3e type, ou l’école de l’apprentissage informel
Le concept d’école du 3e type est intimement lié au nom de son créateur, Bernard Collot, un ancien instituteur d’une classe unique à Moussac, devenu une référence dans le monde éducatif. Le postulat de Collot part de l’idée suivante : considérant que tout être humain est doué d’une capacité d’apprentissage naturelle, le tout est de ne pas « empêcher le savoir » ! De quoi s’agit-il exactement ?
Ecole du 3e type : c’est quoi ?
L’appellation « école de 3e type » fait référence au film éponyme du réalisateur américain Steven Spielberg, « rencontres du 3e type ». Bernard Collot la définit en ces termes : « une école sans horaires, sans emploi du temps, sans cours, sans programme, sans évaluations, sans sanctions, ouverte en permanence aux parents, à d’autres adultes pendant et hors du temps scolaire, y compris pendant les vacances ».
Il faut dire que le concept est osé, mais la vérité est qu’il s’appuie sur les avancées des sciences biologiques et neurobiologiques, et découle des pédagogies actives et Freinet, dont il constitue le stade ultime de développement. L’école du 3e type met l’accent sur la collaboration entre adultes et enfants, qui se partagent le « pouvoir », et faisant de ces derniers des parties prenantes de leur éducation. En somme, l’école du 3e type ne se contente pas d’inaugurer une nouvelle pédagogie, mais propose plutôt une autre conception de l’école.
L’école pensée comme « espace vivant »
Apprendre à l’enfant à devenir un adulte autonome, encourager la découverte et l’expérience, développer les valeurs d’entraide, de coopération, rendre l’expérience éducative épanouissante et source de plaisir plutôt qu’une contrainte qu’il faut supporter… Ce sont là quelques objectifs poursuivis par l’école du 3e type, et c’est justement ce que propose l’Autre Collège, un collège alternatif à Paris, avec sa pédagogie alternative, « différente, associative et collaborative ». Se basant sur les principes de l’école de 3e type, l’apprentissage y est fait à partir des projets individuels ou collectifs des enfants.
En phase avec son temps, l’école de 3e type est pensée comme un espace de vie en évolution permanente, contrairement à la conception figée dans le temps des écoles traditionnelles. De stade de théorie conceptualisée, nous pouvons dire que l’école du 3e type est aujourd’hui une alternative viable à l’enseignement tel qu’on le connaît.
En quoi l’école de 3e type est différente ?
D’emblée, l’école de 3e type considère toutes les formes de contraintes et d’obligations comme étant contre productives et n’aident pas le processus d’apprentissage des enfants. Car, rappelez-vous, la philosophie derrière ce concept d’école repose sur l’affirmation selon laquelle l’enfant est naturellement doué d’une capacité d’apprentissage, le tout est de ne pas l’empêcher. Dans ce sens, le rôle de l’enseignant dans une école de 3e type et d’aider, de permettre l’apprentissage. Ainsi, il ne doit, en aucun cas, adopter une posture de « dirigeant », de celui qui donne des directives qu’il faut suivre, justifiant son autorité par son statut d’adulte.
D’où la notion de « partage de pouvoir » entre enseignants et enfants, l’adulte n’étant plus celui qui impose mais plutôt celui qui propose.